Menu
Libération

Japon: le mobile à l'i-mode de chez eux

Article réservé aux abonnés
Ce portable multimédia a séduit 20 millions d'abonnés et débarque bientôt en Europe.
publié le 23 janvier 2001 à 22h06

Tokyo, de notre correspondant.

L'Europe succombera-t-elle à son tour à la frénésie de l'i-mode? Ce téléphone portable, branché sur le Web à la mode japonaise, connaît un tel succès sur l'archipel (20 millions d'abonnés) que l'opérateur japonais NTT DoCoMo prévoit de le lancer sur le Vieux Continent à l'automne. Bien que rudimentaire, ce système multimédia pour les mobiles a obligé les proviseurs des lycées japonais à décréter la chasse aux keitai ­ les portables. Les étudiants doivent de plus en plus souvent remiser leurs appareils dans une consigne avant d'entrer en cours: «On devient facilement accro à l'i-mode, raconte un enseignant du collège Toyama, à Tokyo. Les pires sont les ados. A force de tapoter des messages, certains attrapent la bougeotte. En classe, ils ne peuvent pas s'empêcher de pianoter sur leurs bureaux.»

Instinctif. Même si les trois quarts des abonnés se contentent, selon les études, d'envoyer et de répondre à des e-mails sans aller surfer sur les quelque 7 000 sites web aménagés, l'impact de ce nouveau mode de communication va au-delà de quelques mots échangés. «Les Japonais sont bien plus habitués que les Européens ou les Américains à l'interactivité. Le fait de consulter ses mails sur son portable est presque instinctif», explique, ravi, Keichi Enoki, l'un des pères de l'i-mode au sein de NTT DoCoMo. Le système repose sur la «commutation de paquets» (technologie de transmission identique à celle du Net) et permet à l'utilisateur de rester en permanence