Tokyo, de notre correspondant.
Le Japon a fait du Web l'un de ses mots d'ordre et ne rate pas une occasion de le montrer. A cette aune, le spectacle offert depuis le 15 décembre par la page d'accueil de l'Inpaku 2001 (pour Internet Hakurankai: la cyberfoire, en japonais), l'exposition internationale organisée toute l'année par les autorités nippones, est cocasse (1). On est très loin des ambitions affichées: une véritable foire internationale en ligne, où pays et entreprises présenteraient leurs réalisations industrielles, architecturales ou culturelles au sein de pavillons.
Ignorance au sommet. Dans une petite vignette qui se déplace en bas de l'écran, le visage du Premier ministre Yoshiro Mori accueille, tout sourire. Une prestation assez piquante de la part d'un dirigeant... réputé pour son ignorance en la matière. L'an dernier, lors de la présentation au Parlement de son plan en faveur des nouvelles technologies, le chef du gouvernement nippon avait reconnu «ignorer la signification» d'une bonne partie des termes techniques de son discours. Une avalanche de blagues à son propos avaient alors déferlé sur les sites ja ponais.
L'anecdote est révélatrice. Car, depuis son lancement et malgré les moyens mis en place, l'Inpaku patine. Les présentations des différentes rubriques sont tristes. Les liens supposés mener aux «pavillons» privés fonctionnent une fois sur deux. Le contenu en langue anglaise est réduit au strict minimum, obligeant les étrangers non équipés d'un système d'e