Saint-Martin-de-Ré, envoyée spéciale.

Le plan de Saint-Martin-de-Ré étalé sur la nappe, son doigt suit le dessin des remparts, fortifications de Vauban, la citadelle, et s'arrête net. «Regardez, il manque la prison. Elle n'apparaît pas, on l'a gommée, tout simplement», s'étonne Olivier Zablocki. Il est comme cela «Zablo», 47 ans. Il ne voit pas Saint-Martin comme tout le monde. Martinais d'adoption (il a quitté Paris il y a quatre ans), il s'est lancé dans la course aux municipales avec un programme aussi bref qu'original: l'Internet.

Car Zablocki veut mettre la ville en réseau : l'hôpital, le collège, et tous les Martinais. La prison aussi. Pour lui, Saint-Martin, c'est «2 600 habitants, dont 500 prisonniers et 200 surveillants, énumère-t-il. Forcément, cela marque les esprits. Mais la prison est non sujet dans cette ville. Personne n'en parle, alors que le ministère de la Justice est le premier employeur ici. Je veux ouvrir les débats, faire en sorte que les gens parlent.» Lunettes sur le nez et casquette vissée sur crâne, le nouveau candidat ne passe pas inaperçu. Dans les rues, au restaurant, les Martinais lui jettent des regards en biais. «Les gens se demandent à quoi cela ressemble, l'Internet. Je leur réponds que cela se construit ici, en dessinant un réseau local où chacun prend sa place, expose-t-il. Quand on pense à l'Internet, on s'imagine communiquer avec des gens à l'autre bout du monde. Mais être connecté avec un type qui vit au bout de sa rue, ça peut paraître r