Cannes envoyé spécial
Non à la mondialisation et au nivellement des cultures par l'Internet marchand ! Ce slogan à la José Bové, c'est en résumé celui de la Fédération internationale des associations de multimédia (Fiam). Cette organisation, qui regroupe 78 associations et membres associés de 23 pays, s'est invitée la semaine dernière au Milia de Cannes (Marché international du multimédia) pour se faire entendre. Autant dire qu'elle prêchait en terrain ennemi, puisque la tendance lourde du Milia est la course entre multinationales pour mettre la main sur des contenus de toute nature.
Appropriations. «Des représentants d'un consortium international ont récemment débarqué au Caire. Avec un gros chèque, ils ont proposé de racheter tout le catalogue du plus grand cinéma arabe», rapporte Nasser Boumenna, un des membres de la Fiam. En Egypte, la société Corbis, spécialiste de l'image numérique contrôlé par Bill Gates, aurait cherché à s'approprier les droits de reproduction du fonds de la bibliothèque d'archéologie. «L'Internet est en train de devenir une tour de Babel. Pour des raisons commerciales, on sacrifie la différence des sensibilités et des traditions», s'inquiète le président de la Fiam. Né il y a trois ans à Montréal, cet organisme, soutenu financièrement par le gouvernement du Québec, lutte pour le respect des diversités linguistiques et culturelles dans le multimédia. Ce combat ne se résume pas à de l'agit-prop : il passe aussi par le commerce.
Pour en donner un exemple,