Genève, envoyée spéciale.
Le Bottin de l'Internet est à vendre et, avec lui, toutes les informations concernant ceux qui, un jour, ont enregistré un nom de domaine (www.chose.com, par exemple) sur le réseau.
Depuis peu, le plus grand registrar du monde, l'un de ceux chargés de vendre et de gérer les noms de domaine, l'américain Network Solutions (NSI), fait la promotion de sa base de données, évaluée à plus de 6 millions d'utilisateurs uniques, de toutes nationalités. Que vend-il exactement? Les nom, adresse physique, e-mail et numéro de téléphone des personnes qui s'occupent d'un site, privé ou pas. Car, lorsqu'un internaute enregistre une adresse du type www.dupont.com, il doit fournir toutes ces informations. D'un point de vue pratique, elles sont utiles. A partir d'une adresse web, et grâce aux annuaires inversés mis en place par les registrars, on peut retrouver le propriétaire d'un site en deux coups de clic. Ces données nominatives permettent donc a priori de repérer criminels, entreprises bidons ou hackers.
Vie privée. Mais si ces données sont nécessaires aux yeux de tous, leur utilisation reste trouble. Où vont-elles? A qui ou quoi servent-elles? «On ne le sait pas», s'inquiète Alan Davidson, directeur général de l'association américaine Center for Democracy and Technology, Centre pour la démocratie et les technologies (1). Ce défenseur de la vie privée sur le Net est venu hier faire la leçon aux registrars présents à Genève lors de la conférence de l'Organisation mond