C'est une débandade: le nombre d'internautes en France a chuté de près de 40 % en un mois, passant de 12 millions de personnes en décembre 2000 à 7,4 millions en janvier. Epidémie de technophobie? De la mauvaise foi, tout au plus: cette curieuse prédiction mêle deux sources différentes. Le premier chiffre vient d'une étude de la société britannique Analysis. Le second, signé Jupiter MMXI, a été publié lundi. En matière d'accès au réseau, la profusion des études et des chiffres publiés tous azimuts, sans éléments de comparaison, rend délicate la réponse à une question simple: combien d'internautes en France?
Diminuons la complexité de la tâche en nous attachant aux seuls connectés depuis leur domicile, et évacuons ainsi les 12 millions d'Analysys: le communiqué de la firme, classiquement, ne précise pas s'il s'agit de connexions depuis la maison, le bureau ou d'ailleurs. Il faut payer pour connaître le détail de l'affaire. Même là, on se pince: en décembre 2000, Médiamétrie annonce près de 4,5 millions de branchés contre environ 6,8 millions pour NetValue. Plus de deux millions d'écart...
Dictionnaire. Au coeur de ce bazar: la méthodologie. Et, tout d'abord, la définition d'un internaute. Celle du Petit Robert («utilisateur du réseau Internet») n'aide que peu les sociétés se penchant sur la question. On peut se brancher une fois tous les six mois ou douze heures par jour. Pour MMXI et NetValue, un internaute est «une personne qui s'est connectée durant les trente derniers jours