Ce n'est pas qu'on imagine du sexe partout. Mais, en dénonçant le recours à des «liens profonds» sur le réseau, il semble que les juges cherchent à convaincre de l'obscénité de certaines pratiques. Jusqu'à une date récente, on se contentait en effet de parler d'«hyperliens» ou de «liens hypertextes» pour qualifier les clics qui permettent de naviguer à l'intérieur d'un site ou d'un site à l'autre. On peut donc maintenant faire le distinguo: l'hypertexte est propre et sans embrouille. Alors que le «lien profond» est condamnable. Les premiers cas de «deep linking» sont apparus aux Etats-Unis. Et les liens «profonds», pour la première fois en France, le 26 décembre 2000, dans une ordonnance de référé du tribunal de commerce de Paris. Qui précise: «S'il est admis que l'établissement de liens hypertextes simples est censé avoir été implicitement autorisé par tout opérateur de site web, il n'en va pas de même pour ce qui concerne les liens dits "profonds" et qui renvoient directement aux pages secondaires d'un site cible, sans passer par sa page d'accueil», avant de condamner la société Keljob.com. Qui crie maintenant à la censure.
Parasitage. Le fait est, que sur les milliards de liens que compte le Web, très peu se retrouvent devant les tribunaux. Les rares cas que les juges ont eu à trancher sont des affaires de gros sous entre sociétés qui s'accusent le plus souvent de «parasitage commercial». C'est le cas avec Keljob.
L'entreprise se définit comme un moteur de recherche. Sur un