Menu
Libération

L'autorité bafouée de l'aiguilleur du réseau

Article réservé aux abonnés
Les ratés de l'Icann génèrent un marchandage d'adresses.
publié le 7 mars 2001 à 23h54

Elargir le Web est un parcours du combattant. Quelques mois après avoir sélectionné sept nouveaux suffixes, en sus des incontournables «.com», «.org» et «.net» passablement engorgés, l'Icann (1) (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) se trouve contraint de reculer. L'enregistrement des adresses avec les nouvelles extensions ne sera pas possible pour juillet, comme prévu. Et le projet semble reporté aux calendes grecques. Pour le grand aiguilleur de la Toile, la crise de confiance de la nouvelle économie serait à l'origine du désistement de certaines des sociétés chargées de créer et gérer les nouveaux blocs d'adresses.

Critères «opaques». Tout cela n'améliore pas l'image de l'Icann et menace de faire monter d'un cran les critiques sur son fonctionnement. En novembre 2000, l'Icann avait sélectionné plusieurs entreprises pour gérer la vente des futures extensions, les «.info», «.coop» ou autre «.museum». Or, beaucoup, y compris au sein de l'Icann, ont jugé les critères de choix «opaques», voire «partiaux». Depuis quelques semaines, les parlementaires américains (l'Icann reste sous la tutelle du Department of Commerce) multiplient les audiences pour évaluer la procédure. Si bien que, fin janvier, l'Icann a dû s'offrir un consultant de luxe en la personne de Carl Bildt (lire ci-dessous), ancien Premier ministre suédois, pour dépoussiérer son image et son fonctionnement.

Parallèlement, l'Icann affronte depuis peu un autre type d'attaques. Certains n'ont pas attendu l