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Libération

Avalanche d'e-mails sur le Congrès

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Les élus américains en ont reçu 80 millions l'an dernier.
publié le 21 mars 2001 à 0h08

Washington, de notre correspondant.

Voilà qui va contribuer à nourrir le procès contre l'Internet, opium du peuple et «kommandantur libérale». Les e-mails, à en croire une étude, seraient nuisibles à la démocratie américaine. Autrefois, les parlementaires, ou au moins leurs assistants, répondaient à chaque courrier envoyé. Las, l'Internet a tué cette saine pratique. L'an dernier, le Congrès américain a été noyé sous 80 millions d'e-mails, auxquels les représentants et les sénateurs ont été dans l'incapacité de répondre. Comment leur en vouloir? Chaque sénateur en reçoit 55 000 par mois.

Frustration. «Plutôt que renforcer la démocratie, comme beaucoup l'espéraient, le courrier électronique augmente les tensions et le dépit du public face au Congrès», juge l'étude menée par la Congressional Management Foundation et l'université George-Washington. Elle parle d'une frustration réciproque: les citoyens ont l'impression croissante que leurs élus refusent de leur répondre et les membres du Congrès ont l'impression croissante que leurs électeurs ignorent la façon dont ils travaillent.

C'est en 1998, au moment de la procédure d'impeachment contre Bill Clinton, que les électeurs ont pris l'habitude de bombarder le Congrès d'e-mails. Cette sale habitude ne leur est pas passée, et elle est entretenue par les lobbies de tout poil. De très nombreux sites militants disposent en effet d'une page «écrivez à votre sénateur», qui a remplacé la pétition. Au bas d'une lettre bien sentie (sauvez les