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Libération

La Cnil épingle les patrons fouille-mail.

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Son rapport critique une «logique de contrôle total» des salariés.
publié le 29 mars 2001 à 0h14

En publiant hier un rapport sur la «cybersurveillance des salariés dans l'entreprise», la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a sorti un carton jaune aux employeurs. «Ils diabolisent l'usage privé du Web et de la messagerie au bureau et sont, du coup, dans une logique de contrôle total», dit Hubert Bouchet, vice-président de la Cnil. Interception d'e-mails privés, vérification des sites consultés, utilisation de logiciels de surveillance: rien de tel pour semer la zizanie.

150 plaintes. Les empoignades avec les salariés se multiplient et se soldent, parfois, par des licenciements. En un an, la Cnil a reçu 150 plaintes de salariés et quantité de coups de fil angoissés. Elle a donc enquêté, auditionné les syndicats d'employeurs et de salariés, épluché les décisions prud'homales et celles des tribunaux. En conclusion, elle estime qu'il est urgent de parvenir à un compromis. Par la négociation. «Les partenaires sociaux doivent discuter des limites à ne pas dépasser, côté employeurs et côté salariés. Et signer des accords d'entreprise, dit Hubert Bouchet. C'est le seul moyen d'apaiser la situation.»

L'Internet est devenu un outil de travail quotidien pour des millions de salariés. Mais, les employeurs qui ont appelé à cette mutation sont maintenant saisis d'une peur panique: ils redoutent que «la diversité de l'offre des contenus sur l'Internet soit de nature à distraire dans des proportions inacceptables le salarié de sa tâche», dit le rapport. Le réseau