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Libération
Repères

Le retour du samouraï.

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publié le 10 avril 2001 à 0h26

L'homme qui vient de découvrir la porte dérobée dans certains des matériels d'Alcatel n'est pas un inconnu. Son plus haut fait d'armes lui a valu le sobriquet de Samouraï, après l'arrestation du pirate Kevin Mitnick en 1995, à laquelle il a contribué. L'affaire remonte à 1994. Le jour de Noël, Tsutomu Shimomura s'aperçoit que son ordinateur à l'université de San Diego (Californie) est la proie d'une intrusion, via le Net, par Kevin Mitnick, alors le «pirate le plus recherché des Etats-Unis», poursuivi par le FBI pour une série de fric-frac numériques. Agacé, le Japonais s'associe à la police pour traquer le pirate. Après deux mois de traque, le 15 février 1995, Mitnick est débusqué en Caroline du Nord, et arrêté.

Chasse à l'homme mettant face à face un hacker tombé du mauvais côté de la Force et un Jedi aux cheveux longs, l'affaire Mitnick-Shimomura fait les titres des journaux américains pendant plusieurs mois. Le Japonais racontera, en 1995, sa version de l'affaire dans le livre Take Down, avec le journaliste du New York Times John Markoff.

Né au Japon, Shimomura vit aux Etats-Unis depuis l'âge de 3 ans et a montré très tôt toutes les dispositions du hacker obsédé par les entrailles des ordinateurs. A 12 ans, il passe son temps au centre d'astrophysique de Princeton plutôt que d'aller au collège. Depuis 1989, il travaille au San Diego Supercomputer Center (Californie), où il planche sur la simulation informatique en physique. Et exerce ses talents de spécialiste en sécurité