L'utilisation du droit des marques pour obtenir la fermeture de sites contestataires est déjà une vieille histoire. Dès que l'on touche à leur logo, slogan ou tout autre attribut distinctif, les entreprises deviennent très procédurières.
En mars 2000, la RATP parvient à faire condamner un site (ratp. org) pour «violation du droit de la propriété des marques». Ce site ne faisait pourtant que taquiner la régie en utilisant des logos et des slogans détournés. En juin, la section allemande de Greenpeace ouvre un site parodique, oil-of-elf. de, pour dénoncer les fuites des équipements d'Elf. Le pétrolier obtient d'un tribunal berlinois la fermeture du site. Malgré leur appel, les militants écolos doivent changer de nom de domaine.
En septembre, l'affaire Onetel est du même tonneau. L'opérateur téléphonique propose des forfaits de connexion défiant toute concurrence avant de crouler sous les problèmes techniques. Les internautes assignent Onetel en justice et quelques plaisantins profitent de l'occasion pour mettre leurs griefs en ligne sur des sites aux noms de «badtel» ou «onetelfuck». Onetel porte plainte, les sites sont «suspendus» et la décision est encore pendante huit mois après les faits.
Aux Etats-Unis, les contestataires ont plus de marge de manoeuvre. Le Congrès a même ajouté le droit à la «critique» dans le Copyright Act de 1976. Du coup, le Web américain a vu fleurir toute une série de suck sites. Le concept: accoler le verbe suck (littéralement «ça pue») derrière une ma