L'Internet, une passerelle de choix entre l'Etat et ses administrés ? C'est ce que suggère le rapport du député PS Thierry Carcenac, rendu jeudi au Premier ministre, en fournissant 57 propositions pour parvenir à une «administration électronique citoyenne». Le rapport suggère à l'Etat, à terme, d'ouvrir un gigantesque guichet électronique unique. Et de se muer ainsi en acteur du A to C (prononcer hétouci), un sigle bâti sur le modèle du B to C (du business aux consommateurs), sigle en vogue pour le e-commerce. Le A to C, lui, désigne les «transactions» électroniques entre l'administration et le citoyen et prouve au passage que l'Etat n'est pas en reste dans le domaine du jargon bidon.
Le rapport précise qu'avant de devenir complètement électronique, l'administration doit poursuivre les efforts menés depuis 1998 : en premier lieu, elle a créé des portails d'information (l'administration compte environ 3 400 sites) accessibles à tous. Elle a ensuite multiplié les formulaires à télécharger sur le Web (900 sont actuellement numérisés) mais doit étoffer son offre de procédures 100 % en ligne et donc sans envoi postal, limitée pour l'instant à la déclaration d'impôts ou à la demande de casier judiciaire. «Nous espérons que ce rapport va donner un petit coup de fouet aux administrations qui n'ont pas encore entamé leur mutation», signale Jacques-François Marchandise, un des responsables de la Fondation Internet nouvelle génération, association soutenue par le gouvernement.
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