Los Angeles, correspondance.
Après quasiment quatre ans de litige sur fond de débat sur la liberté de la presse en ligne, le «Goliath de la Maison Blanche» s'est incliné devant le «David de l'Internet»: mardi, Sidney Blumenthal, ancien conseiller à l'information de Bill Clinton, a abandonné le procès en diffamation qu'il avait intenté à Matt Drudge, le cyberjournaliste devenu célèbre pour avoir fait éclater l'affaire Lewinsky sur son site de potins et de scoops, drudgereport.com.
Rappel des faits (1): le 10 août 1997, Drudge affirme sur son site déjà très lu dans le milieu politique que Blumenthal a été jadis inculpé pour «violences conjugales». Dès le lendemain, Drudge dément l'information, avouant s'être fait «avoir par une source républicaine» et publie des excuses. Ce qui n'empêche pas Blumenthal et son épouse de porter plainte en diffamation et d'exiger 30 millions de dollars (33,4 millions d'euros) de dommages et intérêts.
Frais remboursés. L'ancien conseiller préfère aujourd'hui jeter l'éponge: non seulement il ne recevra pas un cent, mais il remboursera, en espèces, les frais de déplacement de l'avocat de Drudge. Réaction exaltée de l'accusé, dans son plus pur style tabloïd: «Blumenthal paye cash pour s'extirper de son procès!»
«C'est une victoire pour la presse en ligne et certainement pour Drudge, qui, quoi qu'on en pense, est un journaliste», affirme Mike Godwin, spécialiste du droit d'expression sur le Net auprès du Centre pour la démocratie et la technologie à W