Menu
Libération
Interview

«A la limite, celui qui ne copie pas, il est con !»

Article réservé aux abonnés
par Marie-Sophie KELLER
publié le 12 mai 2001 à 0h52

«Napster, ce n'est pas mon problème, c'est celui des producteurs. Ça fait des années que je me bats pour qu'on baisse les prix des disques. Avec des prix élevés, c'est normal que les mecs piratent. Si j'étais un jeune avec 100 francs en poche et que j'avais envie de trois disques, je n'irais pas souffrir chez le disquaire, je copierais. A la limite, celui qui ne copie pas, il est con! Ce à quoi il faut faire attention, c'est la question des droits d'auteur. Ils sont parfois la seule source de revenus pour des artistes peu connus, qui ont besoin des royalties pour vivre. En fait, il faudrait établir un code de conduite pour ne copier que les grands et laisser une chance aux petits!

Le grand avantage du Net, c'est qu'on peut assurer sa distribution soi-même. Je peux faire un morceau dans mon studio rapidement, et d'un simple clic, il est parti. Après, celui qui reçoit, il aime ou pas, mais moi, je ne lui ai pas piqué 120 balles. A condition de trouver un autre moyen de gagner de l'argent à côté. Alors que quand tu fais un disque par «voies naturelles», tu ne vas pas faire une expérience en deux heures et l'envoyer en l'état. Tu vas fignoler les moindres détails, ce qui prend du temps, parce que si les gens sont prêts à mettre 120 francs dans un CD, il faut qu'ils en aient pour leur argent.

Je ne suis pas un grand surfeur, je m'ennuie vite sur le Web, mais c'est quand même la plus grande encyclopédie imaginable. Manuchao.net est en construction, il sera bientôt ouvert. Il est con