Chaque machine reliée au Net est identifiée par un numéro (dit adresse «IP»), par exemple 195.25.245.49. Mais l'internaute utilise rarement ce jargon pour se connecter à un site web ou envoyer un mail: il lui suffit de taper www.liberation.com ou launet@liberation.fr, et le réseau traduit automatiquement.
On sait que ces adresses en lettres commencent à se faire rares, d'où la création prochaine de nouveaux «domaines», comme «.info» ou «.biz». On sait moins que les adresses en chiffres risquent elles aussi de se tarir, bien qu'il en existe 4 milliards. Si demain chaque frigo, mobile ou voiture est connecté au réseau, le stock sera vite épuisé. C'est pourquoi le futur protocole IPv6 codera les adresses non plus sur 32 bits comme aujourd'hui, mais sur 128 bits. De quoi donner 4 milliards d'adresses Internet à chacun des 4 milliards d'habitants de chacune des 4 milliards de planètes de chacune des 4 milliards de galaxies!
IPv6 pourra cohabiter avec le protocole actuel, baptisé IPv4 et vieux de plus de vingt ans (IPv5 n'eut qu'une existence expérimentale). Ceci permettra une transition progressive, sur quatre ou cinq ans. Elle nécessitera le remplacement de nombreux matériels, comme les routeurs. La facture des Américains sera particulièrement salée, puisque les Etats-Unis concentrent aujourd'hui les trois quarts du trafic mondial. C'est l'une des raisons de leur peu d'empressement à embrasser la nouvelle norme. L'un des atouts d'IPv6 est la configuration automatique des ma