Nouvelle alerte chez les défenseurs des libertés sur le Net. Le site britannique StateWatch (www.statewatch.org) indique, documents à l'appui, que les autorités européennes s'apprêtent à accroître le champ de la surveillance policière de l'Internet. Un groupe de travail européen baptisé Enfopol, qui regroupe des experts mandatés par les ministères de l'Intérieur des Quinze, va soumettre au prochain conseil des ministres de la Justice et de l'Intérieur (28 et 29 mai prochain) des propositions allant bien au-delà des dispositions en vigueur. Et qui menacent de remettre en cause le fragile édifice des lois européennes sur la protection des données privées.
En particulier, Enfopol recommande que soit mis fin à l'effacement automatique (ou à l'anonymat) des données de connexion des internautes. Ces informations, stockées chez les fournisseurs d'accès, permettent de retracer pour chaque client son activité sur le Web et son usage du mail. Les policiers invoquent la difficulté qu'ils éprouvent aujourd'hui à, par exemple, remonter les filières pédophiles s'ils ne possèdent pas ces informations. Les défenseurs de la vie privée rétorquent que l'enregistrement permanent de l'activité des internautes revient à mettre en place une surveillance généralisée. Demande-t-on à chaque patron de bar ou de restaurant de tenir en continu un registre où seraient notées les allées et venues des clients, leurs consommations et jusqu'à la nature des discussions qui se passent à chaque table ?
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