Nouvel essai, nouveau recul. Hier à Bruxelles, le Conseil des ministres européens de la Justice et de l'Intérieur n'a finalement pas adopté le projet de résolution sur l'«écoutabilité» des nouveaux réseaux de télécoms (Libération du 28 mai). Le texte partait du principe que tous les types de télécommunication (mobiles, Internet, communication par satellite, etc.) doivent pouvoir être interceptés et leurs données exploitées dans le cadre d'enquêtes «légales». Il consistait en une série de lignes directrices destinées à homogénéiser l'attitude des Etats membres face aux «besoins opérationnels des services autorisés». Un projet similaire, mal ficelé, avait échoué en 1999 suite à une marée de protestations. Il semble que, cette fois, ce soient les Allemands qui aient freiné des quatre fers, inquiets à l'idée de voir la presse brocarder un projet «liberticide».
La répression de la cybercriminalité est un dossier complexe, qui est étudié dans une multitude d'instances nationales et internationales.
Confusion. La situation est aujourd'hui remarquablement confuse. D'un côté, les services de police se disent de plus en plus impuissants face au déferlement high-tech, et pressent les autorités de leur donner les moyens techniques de traquer, notamment, les pédophiles qui opèrent en ligne. De l'autre, législateurs, industriels et groupes de pression tentent d'accorder leurs violons sur la manière d'appréhender l'espace numérique et la manière d'y faire respecter les libertés et les lois.