Washington, de notre correspondant.
Les casinos de Las Vegas ont fini par changer de bord. Jusque-là, ils luttaient contre la progression du e-gambling, poussant en sous-main les législations répressives. Ils craignaient une concurrence dévastatrice. Mais les plus grands des casinos ont fini par comprendre que le phénomène était irréversible, et qu'il était absurde de laisser filer ce jackpot. Les paris d'argent en ligne (jeux, courses, etc.) suivent en effet une courbe exponentielle: le marché devrait dépasser 2 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) cette année, et 5 milliards l'an prochain (5,9 milliards d'euros).
Autorisation. Plus besoin de rouler 150 miles jusqu'au casino indien le plus proche: d'un clic, on peut mettre en jeu son épargne, son auto, sa maison. Installés dans les Caraïbes ou ailleurs à l'étranger, des centaines de sites prolifèrent et prospèrent. Lundi, sous la pression des casinos, si puissants sur la scène politique du Nevada, les parlementaires de cet Etat ont voté une loi autorisant le jeu via l'Internet. Le Nevada est le premier des Etats américains à franchir le pas. Le New Jersey voulait prendre les devants en janvier, mais son projet de loi s'est enlisé dans une des commissions du parlement local.
Le texte, voté lundi par le Sénat du Nevada, est taillé sur mesure pour les rois de Las Vegas: pour pouvoir lancer un casino en ligne, il faudra en effet débourser 500 000 dollars (590000 eu ros) pour une licence d'une durée de deux ans, ce qui élim