Il n'y a plus (a priori) d'objets nazis mis aux enchères sur yahoo.com, depuis que le portail américain a décidé, en début d'année, de bannir la vente de tout objet pouvant inciter à la haine raciale. Mais la société n'en poursuit pas moins sa contre-attaque juridique contre la Licra et l'UEJF (1), les deux associations qui l'ont fait condamner à Paris, l'an dernier.
Jeudi, un juge américain de San Jose (Californie) s'est déclaré compétent pour examiner la plainte que Yahoo a déposée, à son tour, contre les deux associations. Le portail américain cherche à obtenir du tribunal californien un «jugement déclaratoire» affirmant que la condamnation française est inapplicable aux Etats-Unis, au motif qu'elle est «contraire à la Constitution et au droit américains». La décision de jeudi est incontestablement un premier point marqué par Yahoo, même s'il ne s'agit pour l'instant que d'une question de procédure. Marc Knobel, de la Licra, se dit: «bouleversé» et déplore «cette procédure d'un cynisme absolu».
Tout en se montrant plus prudent sur les contenus qu'il abrite, le site américain cherche toujours à se forger un bouclier juridique le mettant à l'abri de nouvelles procédures. En novembre dernier, le tribunal de grande instance de Paris avait ordonné à Yahoo Corp. de «rendre impossible» depuis la France l'accès aux enchères d'objets nazis proposés sur yahoo.com. La société avait trois mois pour s'exécuter. Mais, dès janvier, Yahoo préférait carrément interdire ce genre de trafic su