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Libération

L'e-mail fait irruption dans les commissariats de quartier

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Cette innovation vise à rapprocher la police des usagers.
publié le 12 juin 2001 à 1h13

Depuis un mois et demi, le citoyen parisien peut envoyer un e-mail à son commissariat de quartier. On en entend déjà glousser: le cliché du policier, sourcil froncé, tapant péniblement son rapport avec deux doigts et des mots comme «individu», «domicile», «véhicule» sur une machine à écrire forcément obsolète n'est pas mort. Alors le même policier face à un PC, tapant avec les mêmes deux doigts pour répondre aux courriels arrivant en rangs serrés du cyberespace...

La réalité est différente, au moins sur ce dernier point: pour l'heure, ce n'est pas vraiment l'avalanche: «Les 20 commissariats parisiens ont reçu environ 80 messages en six semaines, sourit Bertrand Michelin, commissaire divisionnaire à la direction de la police urbaine de proximité. Il est vrai qu'on ne contacte pas son commissariat tous les jours. Quand on y va, à Paris, c'est qu'il y a un problème, qu'on est victime ou interpellé.»

Félicitations. Les quelques usagers qui ont mailé leur commissariat semblent avoir bien compris le concept de «police urbaine de proximité», encore plus «proche» grâce aux nouvelles technologies. D'abord, on remercie les policiers pour avoir si vite enlevé la voiture en bas de l'immeuble qui gênait, pour avoir vite et bien traité ce dossier de violence conjugale (c'est une dame qui a expédié ce courriel). «On n'a pas encore reçu de mails d'insultes, mais ca ne va pas tarder, rigole le commissaire. Pas de dessins humoristiques, ni de photomontages non plus. Les premiers messages étaien