L'Américain David Cheney, ancien chercheur à l'Internet Policy Institute, est l'auteur principal du rapport, plutôt critique, sur le vote par l'Internet qui a été récemment remis à la Maison Blanche (Libération du 14 mars). De passage à Paris, il commente pour Libération les suites données à son travail.
Qu'est devenu votre rapport sur le vote par l'Internet?
Pas grand-chose en fait. Il a été commandé par Bill Clinton et je l'ai remis à la Maison Blanche alors que George W. Bush était déjà président. Aucun des deux ne l'a lu. Ils ont pris connaissance de son contenu par l'intermédiaire des médias. Les républicains craignent l'e-vote parce qu'il risque d'intéresser des jeunes traditionnellement favorables aux démocrates, tandis que les démocrates craignent l'introduction du Net dans les élections car cela touchera en premier les couches favorisées de la société.
Mais le sujet reste en vogue...
La mise en place de l'e-vote demandera du temps et beaucoup d'argent. Je ne crois pas qu'il faille sauter les étapes: les discussions actuelles sont importantes et intéressantes, mais il faut savoir éviter les effets d'annonce.
Quelles sont les principales difficultés?
Mettre en place un système fiable, compatible avec toutes les plates-formes et tous les systèmes d'exploitation est un défi stimulant, mais complexe et coûteux. Mettre le système en place ne reviendra pas beaucoup plus cher que le vote électronique (vote géré par ordinateur, mais pas via l'Internet, ndlr) qui existe déjà, mais