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Libération

Un «casier électronique» au bureau

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Les employeurs multiplient les chartes contre le surf à usage personnel.
publié le 21 juin 2001 à 1h19

Et si demain chacun pouvait disposer, au travail, d'un «vestiaire électronique» pour ranger ce qui ne regarde que lui? C'est une des pistes avancées par ceux (avocats, syndicalistes) qui s'inquiètent de la surveillance que les employeurs exercent via les ordinateurs. Ce casier numérique occuperait un coin de disque dur (quelques mégaoctets) destiné entre autres au stockage de mails et fichiers personnels, que l'employeur aurait interdiction d'inspecter. En sus serait alloué à l'employé un temps quotidien pour des connexions personnelles au Web. Ce vestiaire pourrait être verrouillé au moyen d'une clé de cryptage. De quoi pacifier les relations employeurs-employés, plutôt crispées sur le sujet du Net?

Contrôle. «L'Internet, dans les entreprises, est un accélérateur de violence», constate l'avocat Alain Bensoussan. Les juristes sont bien placés pour en parler. Appelés à la rescousse par des employeurs cherchant à tout prix à contrôler l'usage que les salariés font du mail et du Web au bureau, les consultants rédigent à tour de bras des chartes, répertoriant les interdits. En ligne de mire, l'usage privé: ces connexions qu'on s'autorise pour consulter la météo, son compte en banque, les horaires de train, etc. Et les e-mails qu'on envoie à ses proches, comme on passe un coup de fil. Aux yeux des salariés, ce sont quelques minutes par jour consacrées à la vie privée. Pour les employeurs, un temps improductif et trop récréatif. En conséquence, les litiges se multiplient. On licenc