«Cela ne s'invente pas, la première bâtisse se trouvant contre la maison centrale d'Arles est un vaste garage automobile qui s'appelle garage de l'Avenir.» Cette anecdote, tous les internautes peuvent la lire sur le site (1) consacré à l'un des historiques du militantisme basque, Jean-Gabriel, dit Gabi, Mouesca. Il alimente chaque semaine, depuis son lieu d'incarcération, un journal intime en ligne. Tranches de vie, réflexions sur des sujets d'actualité et pensées politiques ou philosophiques, ce document, présenté comme le journal d'un «prisonnier politique», est unique en son genre. Gabi Mouesca est actuellement le seul détenu en France à communiquer avec l'extérieur grâce au relais du Web.

Ce quadragénaire, arrêté en 1984, suite à une fusillade l'année précédente où un gendarme a trouvé la mort, a eu une détention hors norme. Lors de son arrestation, un de ses amis est tué d'une balle dans le dos par les gendarmes. Deux ans plus tard, un commandant du mouvement basque Iparretarrak, auquel il appartient, le fait évader les armes à la main de la prison de Pau. En juillet 1987, il est de nouveau arrêté, et sa compagne de cavale meurt sous un train en tentant de fuir. Le procès en assises de l'affaire du camping de Léon aura finalement lieu en mars 2000, Gabi Mouesca écope d'une peine de quinze ans et se retrouve à la maison centrale d'Arles.

Contact. Depuis le début, Mouesca a gardé le contact avec ses proches par courrier. Des cartons entiers de lettres qui commencent à débor