Los Angeles correspondance
Récemment, une curieuse foire aux fichiers numériques a fait irruption sur l'un des sites Web de Me2, un cabinet de conseil en entreprise dans l'Arizona. Intrigué par la soudaine hausse du trafic Internet sur le réseau de la firme, le responsable informatique s'est aperçu qu'un ordinateur avait été piraté. La machine hébergeait un mini-Napster (site d'échange de fichiers musicaux qui a été interdit par la justice) clandestin: «Des douzaines d'internautes venaient stocker et télécharger des morceaux des Bee Gees, la bande originale de Grease, beaucoup de rap aussi», raconte Prasad Chavali. Au total: plus de 500 mégaoctets de musique nichés dans le disque dur, comme des oeufs de coucou, et placés là par des pirates sans doute français (les intrus étaient connectés au Web via France Télécom). Des pirates qui invitaient leurs amis à ce grand buffet de musique gratuite.
Echange banalisé. «Ce genre de piratage est en hausse très nette depuis la fermeture de Napster fin juin», explique Dion Stempfly, ingénieur pour l'entreprise de sécurité informatique Riptech, en Virginie. Il ajoute que le dépôt illicite de fichiers protégés par le droit d'auteur dans les systèmes informatiques de sociétés ou d'universités se pratique depuis des années. Jusqu'à présent, le phénomène concernait principalement les logiciels, les photos porno et les jeux piratés. Aujourd'hui, l'essor du peer to peer (échanges directs entre internautes grâce à des systèmes comme Gnutella) a ba