L'e-mail et le Net devenant des outils de travail quotidiens, les employeurs se mettent à rédiger des «chartes» encadrant l'usage du réseau sur le lieu de travail. Dans le meilleur des cas, c'est un simple code de bonne conduite, un manuel de savoir vivre pour salariés-internautes, les invitant à un usage raisonnable des e-mails et du surf au bureau. Dans le pire des cas, c'est une longue liste d'interdits catégoriques et d'affirmations péremptoires. Par exemple: «Tous les messages qui transitent sur le réseau sont la propriété de l'entreprise.» Entre les deux, des quantités de variantes existent, chaque employeur formulant à sa manière les règles du jeu qu'il entend faire respecter en interne.
Baromètre. Ainsi chez Cap Gemini, le document s'intitule «Libres et responsables», chez Vivendi «Charte Internet confiance». Chez Noos, elle s'inspire des Tables de la Loi, multipliant les «toujours mettras», «jamais n'utiliseras», etc. Certaines s'invitent dans le réglement intérieur de l'entreprise. Et parfois dans les contrats de travail. Elles sont, en fait, un excellent baromètre du climat social dans l'entreprise.
Pour justifier l'existence d'un contrôle, les employeurs invoquent l'argument de la sécurité. Ce qui autorise à inspecter e-mails et pièces jointes pour y détecter un virus, ou une info transmise à la concurrence. Autre thème récurrent, la lutte contre les salariés-délinquants: ceux qui s'amuseraient à envoyer des e-mails illicites (messages à caractères injurieux, racis