L'opération passe pour une première dans la fonction publique. L'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) va réglementer l'usage du Net intra-muros par une charte, et lancera d'ici à décembre un contrôle centralisé et la mise en mémoire automatique des e-mails et consultations de sites de chacun de ses agents, chercheurs et ingénieurs.
Les «données de connexion» des agents (le détail de leur surf) seront stockées pendant trois mois pour les éléments de base (destinataires, dates et poids des messages, listings des sites) et pendant six mois pour les statistiques globales (palmarès des plus gros consommateurs, taille et durée des téléchargements). Côté e-mails, la charte entend interdire «les messages contraires à l'ordre public, diffamatoires, racistes, xénophobes, portant atteinte à la décence ou constituant une diffusion de fausses nouvelles».
«Suspects potentiels». «C'est un fichage individuel et généralisé de toute l'activité professionnelle des agents de l'Insee, placés en situation de suspects potentiels, tonne l'intersyndicale CGT-CFDT. L'autorité hiérarchique pourra contrôler les centres d'intérêt du personnel et en particulier des militants syndicaux.» La direction invoque, elle, une chasse aux connexions sur des sites illicites, négationnistes ou pédophiles par exemple, mais aussi pornographiques ou de jeux, ainsi que les abus en terme de temps de connexion. Seul «un millier» des 6 500 salariés de l'Insee dispose d'un accès direct à l'Int