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Libération

Les lolitas américaines jouent du Web

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Les teenagers ouvrent leur journal intime en ligne en échange de cadeaux.
publié le 17 octobre 2001 à 1h17

Los Angeles correspondance

Il y a celles qui jouent avec le feu, comme Brandi, en Floride. Dans son journal en ligne (1) intitulé Un cul de mineure, la collégienne de 15 ans dénonce les e-mails de lecteurs pervers tout en suggérant à ses fans de lui faire parvenir des cadeaux et des photos de leur entrejambe... «pour de rire». Mais dans l'univers déconcertant des adolescentes du Net, on rencontre plus couramment des filles comme Stacy, la tête sur les épaules. Sur xtacy.org, cette Eurasienne de 17 ans, qui tient un journal en ligne depuis quatre ans, relate sa rentrée dans une petite université de l'Oregon, entre minauderies adolescentes et réflexions de jeune femme en puissance. En vrac: pourquoi elle a fait craquer un cours de maths («nul»), pourquoi les étudiants de son dortoir la traitent de pute («Il y a tout le temps des tonnes de mecs dans ma chambre... parce que j'ai le câble!») et comment on peut lui remonter le moral: «Vous savez ce qui me ferait plaisir? Des fleurs! Pour égayer ma chambre», écrit Stacy avec des liens renvoyant à des fleuristes en ligne. Son premier choix: un bouquet de roses à 30 dollars (32 euros).

Flirte. Même si l'expression lui fait froncer le nez, Stacy fait partie du petit monde croissant des cam girls: des adolescentes qui maintiennent leur journal intime en ligne, flirtent avec les internautes par webcam interposée et, pour la plupart, invitent leurs lecteurs à jouer les pères Noël. Personne ne sait combien de milliers de cam girls opèrent,