Michel Elie, responsable de l'Observatoire des usages de l'Internet (OUI) basé à Montpellier, détaille sa vision de l'«Internet coopératif».
Que signifient ces premières rencontres européennes?
Elles proposent un point de vue différent de celui de l'Internet marchand, en défendant celui du tiers-secteur. Le monde associatif représente plus de 1,4 million d'emplois. Or, on parle rarement de ces gens, de la force de proposition qu'ils représentent. Ici, on retrouve concentrées au même endroit une kyrielle d'associations représentatives de la société civile et engagées dans les nouvelles technologies. Les Remics permettront peut-être de constituer une force capable de prendre des positions sur la société de l'information, aux niveaux local et global.
«Internet citoyen»: le terme a-t-il vraiment un sens?
Je suis un peu embêté avec ce type de formules. Est-ce que l'on parle de «téléphone citoyen»? On peut parler des utilisateurs qui sont des citoyens mais l'outil, lui, n'est pas porteur de citoyenneté. L'électricité ou le téléphone sont des technologies développées dans le cadre du service public. Quant à l'Internet, la technologie existe, on y greffe une nébuleuse de fantasmes sur les nouveaux usages qu'elle induit. Mais en réalité, il reste beaucoup de chemin à parcourir avant qu'elle soit considérée comme d'utilité publique. Je suis pour la reconnaissance de contenus dits d'utilité publique. Les structures associatives génèrent des biens collectifs amenés à devenir une partie du p