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Libération

La police du Net se prémunit contre une menace fantôme

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Les signataires du premier traité international contre la cybercriminalité peinent à définir leurs ennemis.
publié le 23 novembre 2001 à 1h43

Budapest envoyé spécial

Spécialiste du crime high-tech au sein d'Interpol, Hubert Hageroth confie une grosse inquiétude: «La cybercriminalité est en train d'exploser.» C'est à ce titre qu'il est venu soutenir à Budapest la convention internationale sur le sujet, la première du genre, qu'une trentaine de pays vont signer ce vendredi (voir encadré), afin de faciliter la coopération transfrontalière contre les pirates du Net.

L'inquiétude d'Hubert Hageroth est largement partagée par les 200 experts et délégués gouvernementaux venus en Hongrie baptiser le «premier traité international contre la cybercriminalité». Mais, étrangement, bien peu d'entre eux sont désireux ou simplement capables de détailler cette «menace d'une ampleur incroyable qui pèse sur nos économies et nos systèmes politiques», selon l'expression de l'agent d'Interpol. «Les dommages infligés par la criminalité Internet sont très difficiles à mesurer, admet le Belge Guy de Vel, directeur des affaires juridiques au Conseil de l'Europe, sous l'égide duquel a été élaborée la convention. Mais ce texte a d'abord une vocation dissuasive».

Michael Deats, chef de la National High-Tech Crime Unit britannique, créée en avril dernier, lâche les grands mots: «Nous devons faire face sur le Net à un crime organisé utilisant des techniques très sophistiquées. Nous savons, par exemple, que les diffuseurs de pornographie infantile recourent à des procédés de cryptage avancé.» Mais, sur le reste, rien de précis.

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