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Libération
Interview

«Elaborer un cadre légal, indispensable»

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publié le 17 janvier 2002 à 21h42

Patrick Partouche est directeur général du groupe Partouche. Le premier casinotier de France a décidé de se lancer sur l'Internet, via les Bahamas.

Les casinos en ligne sont a priori illégaux en France. Pourquoi prendre le risque de vous lancer sans un feu vert du ministère de l'Intérieur?

On recense plus de 1 400 sites de jeux en ligne, accessibles de partout, y compris de France. C'est un secteur qui se développe vite, et un groupe comme le nôtre ne peut pas en rester absent pour plusieurs raisons. D'abord, ces sites risquent de prendre des parts du marché national aux opérateurs français. Ensuite, ils ne sont pas toujours très fiables: il n'y a aucune garantie ni sur les algorithmes de jeu qu'ils utilisent, ni sur le paiement des gains. Or, quelqu'un qui découvre le jeu par l'Internet et qui n'est pas payé est un client perdu pour nous. Enfin, le risque est grand de voir notre nom utilisé frauduleusement sur le Net par des tiers. C'est d'ailleurs déjà arrivé.

Comment les pouvoirs publics ont-ils réagi à votre coup de force?

A peine le site était-il ouvert en bêta-test (phase d'expérimentation) que j'étais convoqué au ministère de l'Intérieur. Nous avons entamé, je crois, un dialogue constructif. Il est bon pour tout le monde qu'un opérateur français se lance ouvertement ­ pas en douce, comme certains de mes concurrents français ­, car cela va permettre d'élaborer un cadre légal, indispensable. Je ne suis pas opposé à ce que les jeux sur le Net soient soumis à une taxe. Mais,