C'est un des phénomènes marquants de l'Internet: des milliers de sites naissent chaque jour. Et des milliers disparaissent ou sont laissés en friche, ce qui revient au même. On le sait, le Web est un cimetière de sites morts: un vaste tombeau qu'on con temple avec un certain plaisir non dénué de sadisme. Mais pourquoi diable meurent-ils? Pour avoir posé la question à des webmestres éclairés, on tient là quelques pistes. La liste n'est, bien sûr, pas exhaustive.
Solitude. L'absence de visiteurs pousse souvent les webmestres à couler leur site. «Avec moins de 300 visites en un an, autant dire que je n'intéressais personne.» Gloups a fermé son site perso consacré au piratage pour cause de fréquentation avoisinant le zéro absolu. Encore a-t-il eu la politesse de le retirer, mais la plupart des sites inintéressants sont laissés en friche. Comme www.chez.com/ calvoc/, dévolu à Oliver, le bichon frisé, non réactualisé depuis août 2000. En général après six mois ou un an sans dépoussiérage, l'hébergeur se charge d'éjecter l'inopportun pour laisser place aux webmestres actifs.
Trop de succès. A l'inverse, le succès peut inciter un webmestre à lâcher la rampe. C'est le cas de l'artiste de San Franciso Dino Ignacio: son site «Bert is Evil» (Bert est le diable) exhibait des montages photos où Bert, l'une des marionnettes de Sesame Street, posait avec Hitler ou couchait avec Pamela Anderson. Après le 11 septembre, surprise: des manifestants antiaméricains au Bangladesh brandissent une af