Los Angeles, correspondance.
«Masques à gaz à prix discount!» «Authentiques débris du World Trade Center!» Le 11 septembre et la psychose de l'anthrax ont fait déferler une vague massive d'offres commerciales «non sollicitées» dans les boîtes aux lettres électroniques des Américains. E-mails intempestifs qui venaient en sus des habituelles promos pour des super-Viagra et autres régimes miracles. Le spam (ou pourriel, contraction de pourri et de courriel ou e-mail) n'a jamais été aussi abondant depuis son apparition, il y a sept ans. Selon BrightMail, entreprise spécialisée dans le blocage du pourriel, 13 % des e-mails reçus par ses entreprises clientes au dernier trimestre 2001 étaient du spam. Presque deux fois plus qu'au trimestre précédent.
Brightmail a sans doute intérêt à sonner l'alarme, mais les fournisseurs d'accès à l'Internet confirment le phénomène, qui touche aussi l'Europe: «Nous devons consacrer de plus en plus d'argent et d'énergie à combattre le spam», affirme Les Seagraves, responsable de la protection des données privées chez Earthlink, le deuxième fournisseur américain. Selon lui, le spam représente au moins 10 % des e-mails qui transitent par sa société, avec un coût «substantiel» en terme de débit et de mise à jour du logiciel de filtrage («Spaminator»). A cela, il faut ajouter l'embauche d'employés spécialisés dans la traque.
Coût. Selon une étude réalisée pour la Commission européenne, le coût du spam au niveau mondial est évalué à 10 milliards d'euros