Après la nouvelle économie, la nouvelle charité? L'Internet américain est truffé de sites prônant la «venture philanthropy», ou philanthropie-risque. C'est-à-dire l'art de faire du mécénat social en attendant un retour sur investissement. Ou encore l'application aux actions caritatives du mode de financement propre à la nouvelle économie, le capital-risque (un bienfaiteur mise sur un «projet innovant» dans l'espoir de démultiplier ses gains).
Le capitalisme américain ne rigole pas avec la charité, il a toujours produit de grosses fondations: Ford, Rockfeller ou Bill Gates plus récemment. Mais aujourd'hui les membres de l'Entrepreneurs Foundation ou de SVP Bay ne veulent pas signer des chèques en fermant les yeux. Ils attendent en retour des résultats tangibles. «Ce qui distingue la venture philanthropy de la charité classique, explique Lindsey Ford, porte-parole de SVP Bay, c'est que nous ne nous contentons pas de donner de l'argent à une association ou à une école, mais nous offrons également nos ressources intellectuelles, nos compétences en matière de business.»
Tocades. En face, les associations sont perplexes. «Ils veulent des graphiques, des infos, des statistiques, pour être bien sûrs de ne pas investir leur argent et leur énergie à perte», dit une jeune femme, directrice d'un centre de réinsertion sociale par l'informatique, dans un quartier pauvre de la Silicon Valley. «Ils utilisent des notions avec lesquels ils travaillent et sont l'aise, poursuit-elle. Qu'ils s'int