Menu
Libération
Critique

Reines d'un jour

Article réservé aux abonnés
TPS Cinéfamily, 21 h 05.
publié le 5 novembre 2003 à 1h42

C'est un joli film bavard, un ouvrage pour dames comme on les aime, surtout en ces temps où les éléphants androgynes font figure de concepts. Plus les hommes feront des films d'hommes, plus les femmes feront des films de femmes, et plus le cinéma se portera bien. Enfin, disons qu'il ira moins mal. Dans Reines d'un jour, Marion Vernoux réussit en beauté ce que des professionnels de la profession comme Thomas Gilou ou Tonie Marshall ratent à chaque fois à force de cynisme. Filmer un défilé d'actrices, en ces temps où la moindre manifestation sert de prétexte à montrer ses fringues, où le moindre mouvement social tourne aussitôt en défilé de mode, c'est plutôt rafraîchissant. Avec des personnages aussi bien dessinés que Karin Viard, aussi truculents que Sergi Lopez, aussi charmeurs que Gilbert Melki, aussi mélancoliques que le couple Jane Birkin-Victor Lanoux, le pari était presque gagné d'avance.

Encore fallait-il le gagner, ce pari. Pour adoucir la tentation d'en faire trop (à laquelle Marion Vernoux cède plus d'une fois tout de même, hystérisant son film à la manière d'un soap télé avec rires enregistrés), elle a engagé un ange.

Dire et redire combien Hélène Fillières illumine de sa jeunesse et de sa beauté le paysage si vieillot du jeune cinéma français. On l'a encore vérifié avant-hier dans Aïe : c'est une apparition, une étoile des années trente, perdue dans un monde où la beauté ne fait même plus rire. La beauté d'Hélène Fillières est de celles qui font rire. A part la mer