Tariq Ramadan s'exprime au nom d'un islam qui se veut non caricatural mais il échoue à ne pas caricaturer ses adversaires. Charlie Hebdo ne s'est jamais posé en défenseur des «valeurs occidentales». Au contraire, le journal a publié un manifeste contre l'islamisme signé entre autres par Salman Rushdie et Taslima Nasreen , où il est écrit : «Il ne s'agit pas d'un choc des civilisations ou d'un antagonisme Occident-Orient, mais d'une lutte globale qui oppose les démocrates aux théocrates.» Tous les théocrates.
Car Charlie Hebdo combat tous les obscurantismes. Devrait-il faire une exception pour l'intégrisme musulman ? C'est ce que nous demande, entre les lignes, Tariq Ramadan. Puisque le seul fait de critiquer l'islam par des intégristes fait de nous des «islamophobes». Sur son site Internet, il a eu la mauvaise foi d'attaquer la une de Cabu («C'est dur d'être aimé par des cons») en tronquant le dessin et en oubliant délibérément la légende «Mahomet débordé par les intégristes» , afin d'accréditer l'idée que Charlie Hebdo traitait les musulmans de «cons». Alors que le dessin de Cabu représentait un Mahomet déplorant les intégristes...
Le coup du racisme antireligieux visant à confondre la critique des symboles d'une religion avec la stigmatisation des croyants est un classique. Lorsque nous malmenons le pape ou Jésus, les troupes de Bernard Antony (le leader des catholiques traditionalis