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Libération

La réaction de «Charlie»

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par Caroline Fourest, ("Charlie Hebdo")
publié le 7 février 2007 à 5h54

Tariq Ramadan s'exprime au nom d'un islam qui se veut non caricatural ­ mais il échoue à ne pas caricaturer ses adversaires. Charlie Hebdo ne s'est jamais posé en défenseur des «valeurs occidentales». Au contraire, le journal a publié un manifeste contre l'islamisme ­ signé entre autres par Salman Rushdie et Taslima Nasreen ­, où il est écrit : «Il ne s'agit pas d'un choc des civilisations ou d'un antagonisme Occident-Orient, mais d'une lutte globale qui oppose les démocrates aux théocrates.» Tous les théocrates.

Car Charlie Hebdo combat tous les obscurantismes. Devrait-il faire une exception pour l'intégrisme musulman ? C'est ce que nous demande, entre les lignes, Tariq Ramadan. Puisque le seul fait de critiquer l'islam par des intégristes fait de nous des «islamophobes». Sur son site Internet, il a eu la mauvaise foi d'attaquer la une de Cabu («C'est dur d'être aimé par des cons») en tronquant le dessin et en oubliant délibérément la légende ­ «Mahomet débordé par les intégristes» ­, afin d'accréditer l'idée que Charlie Hebdo traitait les musulmans de «cons». Alors que le dessin de Cabu représentait un Mahomet déplorant les intégristes...

Le coup du racisme antireligieux ­ visant à confondre la critique des symboles d'une religion avec la stigmatisation des croyants ­ est un classique. Lorsque nous malmenons le pape ou Jésus, les troupes de Bernard Antony (le leader des catholiques traditionalis