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Libération
Critique

Vieille came indigne

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publié le 18 avril 2007 à 7h16

«La marijuana transforme des jeux innocents en orgies tragiques.»«Fumer des joints provoque des rires hystériques, puis des actes de violence et, in fine, une démence incurable.» Ces déclarations apocalyptiques n'ont pas été puisées dans le programme présidentiel de Philippe de Villiers, mais dans trois séries Z américaines des années trente exhumées par l'éditeur DVD Bac Vidéo. Assassin of Youth, Reefer Madness et Marihuana sont trois fleurons de ce que l'on appelait à l'époque la «Drug Scare Exploitation» : des fictions paranoïaques plus ou moins documentées, sur les stupéfiants ­ le plus souvent cannabiques ­ et leur influence plus ou moins fantasmée sur la jeunesse américaine, conçues pour avertir les parents du danger menaçant leur progéniture.

Strip-tease. Le genre existait déjà au temps du muet ­ un extrait de High on The Range, un western de 1924 avec deux cow-boys amateurs de pétards, est présenté en bonus sur le DVD de Reefer Madness ­ mais c'est dans les premières années du parlant qu'il trouve son apogée grâce à Dwain Esper (1892-1982). Dans son premier court métrage, en 1930, Sinister Menace (en bonus sur Assassin of Youth), Esper montrait déjà les «ravages» du trafic de haschich, mais en Egypte, ce pays où l'«on voit clairement la marque des bâtisseurs de pyramide dans les corps musclés des habitants» et où la drogue circule «dissimulée sous la toison des dromadaires». Si