Vous connaissez beaucoup d'émissions de télé qui vous emmènent successivement dans un restaurant grec du Kremlin-Bicêtre pour interviewer le roi de l'underground rap Kamel Lancien, puis dans un studio d'enregistrement parisien pour rencontrer Dick Rivers et l'écouter vous expliquer l'origine des santiags, «des pompes de merde» ? Un programme où la réalisatrice-cadreuse-ingé son, Nadia, explique à son présentateur Bouga qu'il ne lui reste que treize minutes de batterie et qu'il a intérêt à faire fissa pour son interview. Un talk-show où on ne fait pas semblant de faire du culturel sous couverture de promotion et où on appelle les téléspectateurs, en l'occurrence les internautes puisque ces interviews sont diffusées sur le site de Coscatv.fr toutes les semaines, «les clients».
«Diatribe». Le présentateur, le Marseillais Bouga, personnage historique de la culture hip-hop phocéenne, auteur du tube Belsunce Breakdown, reconnaît qu'il a une «diatribe spéciale» : «Les gens qui nous regardent, ce sont des clients à la base, c'est eux qui font grimper le truc. Avec le bouche à oreille, ça monte, ça monte, et peut-être qu'au bout il y aura du sucre [de l'argent, ndlr]. Client, on t'aime !» Pas de cynisme à la Patrick Le Lay derrière tout ça, mais plutôt une grande honnêteté. Il commence ses présentations par des «enfants des favelas et du grand confort», et n'hésite pas à reprendre ses invités. Ainsi, quand Dick Rivers décrète que «l