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Libération

Derrière le joystick, la manipulation

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publié le 7 mai 2007 à 7h36

Caracas de notre correspondant

«Au Venezuela, un tyran assoiffé de pouvoir fait obstacle à l'approvisionnement en pétrole, entraînant une invasion qui transforme le pays en zone de guerre.» Non, ce n'est pas le début d'un pamphlet d'anticipation de l'opposition à Hugo Chávez, ni un document secret de la CIA sur la politique pétrolière du président vénézuélien, mais l'argument du jeu vidéo Mercenaries 2, World in Flames ­ le premier épisode se déroulait en Corée du Nord ­, qui sortira à la fin de l'année sur PC, Xbox 360, PlayStation 2 et 3. Une présentation qui fait grincer des dents en terre «bolivarienne».

«Terreur». L'an dernier le député «chaviste» Ismael García affirmait : «Le gouvernement des Etats-Unis sait comment préparer des campagnes de terreur psychologique pour préparer l'opinion publique.» Et ce printemps, c'est Bono, le leader de U2, qui est pris à partie et appelé à la rescousse pour empêcher la sortie du jeu. Pourquoi lui ? Car c'est l'un des dirigeants du fonds Elevation Partners, qui a investi 300 millions de dollars dans les studios Pandemic à l'origine du jeu. «Nous nous préoccupons énormément du fait que ce jeu ne peut qu'inévitablement accroître les tensions déjà existantes entre les Etats-Unis et le Venezuela. Pandemic Studios a fabriqué un jeu d'entraînement similaire pour l'armée américaine», s'émeuvent des leaders religieux américains dans une lettre ouverte au défenseur des causes généreuses en Afrique.

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