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Libération

Trigon, lucarne sur le monde

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publié le 30 mai 2007 à 8h01

C'est grâce à eux que les cinéphiles suisses peuvent voir, au cinéma puis en DVD, des films comme Et la vie continue, de l'Iranien Abbas Kiarostami, El Viaje, de l'Argentin Fernando Solanas, Lagaan, de l'Indien Ashutosh Gowariker, Yi Yi, du Taïwanais Edward Yang, Bombón, el perro, d'un autre argentin, Carlos Sorin, Nobody Knows, du Japonais Hirokazu Kore-eda, l'Arche russe, d'Alexandre Sokourov, Dunia, de la Libanaise Jocelyne Saab, Intervention divine, du Palestinien Elia Suleiman, Whisky des Uruguayens de Pablo Juan Pablo Rebella et Pablo Stoll... On pourrait poursuivre la liste, au moins jusqu'à la centaine. C'est en effet ce chiffre, ce nombre de films des «trois mondes» que Trigon, une ambitieuse fondation, donc peu tournée vers la rentabilité immédiate, a réussi à distribuer. D'abord sur écran en relation avec les salles d'art et d'essai suisses, puis en DVD.

L'aventure a commencé en 1987, il y a pratiquement vingt ans, quand Bruno Jaeggi, critique de cinéma bâlois, a fondé cette structure avec comme but d'«ouvrir les écrans quelques fois par an sur des espaces bien moins familiers que ceux de l'Occident». En 1999, fatigué, il a laissé sa place à Walter Ruggle, un collègue du Tages Anzeiger, le grand quotidien politique de Zurich, qui partageait sa passion.

Histoire. Les films que Trigon choisit de montrer, il ne se contente pas de les distribuer mais il les «accompagne». Quand il