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Libération
Critique

Quand le Net s'éclatait

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publié le 1er juin 2007 à 8h05

Rappel des faits : dans la foulée de l'invention du Web, un vent de folie fait pousser des dizaines de sociétés comme des champignons sur tout et n'importe quel concept, encouragées par les banques, la Bourse, les investisseurs... Une période de délire financier où des start-up vieilles d'un mois sont rachetées des millions d'euros.

Le documentaire, commencé fin 2005 avec la Générale de production, s'ouvre sur des images d'époque et des témoignages d'acteurs pour la plupart rescapés du crash. On y voit par exemple Christophe Agnus, ancien rédacteur en chef de Transfert (version 1.0) et aujourd'hui de Nautilus Magazine (2.0), Pierre Chappaz (PDG de Kelkoo version Web 1.0, à la tête de Wikio en 2.0), Loïc Le Meur, Charles Beigbeder, Oriane Garcia (Caramail en 1.0)... Ils évoquent le déclic, intense et immédiat, que cela a suscité. «Magique», «choc», «révolution», alors que l'image était loin d'être au point et que le seul navigateur disponible ramait. «Un vendredi soir d'octobre 1994, raconte ainsi Jean-Michel Billaut, je suis allé voir. J'ai commencé par la Morgan, première banque américaine à avoir un site, et j'ai terminé à minuit sur un site de Nouvelle-Zélande consacré aux rhododendrons.»

Ces passionnés vont poser les premières bases du Net français, férocement en retard par rapport aux Etats-Unis. «Ce n'était pas qu'une bande de branleurs qui se sont faits du fric», avance le réalisateur Benjamin Rassat. Le flot grandit. «C'étai