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Libération

Confit d'intérêts

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Médias, affaires, politique : Minc joue sur tous les tableaux.
publié le 29 juin 2007 à 8h35
(mis à jour le 29 juin 2007 à 8h35)

Alain Minc est-il victime de l'effet Dracula ? Il semble bien que, comme le vampire, les conflits d'intérêt de l'homme d'affaires, conseiller des patrons et essayiste à succès, ne supportent pas le passage de l'ombre à la lumière.

Cela fait des années que, en privé, journalistes, patrons et ­financiers daubent sur les pratiques limites de cette personnalité incontournable de l'establishment. Mais, depuis l'année dernière, et l'éclatement du scandale Zacharias - le patron de Vinci, allié de Minc, qui aimait trop l'argent -, les langues se délient et les critiques s'accumulent. L'ouvrage de Laurent Mauduit, Petits conseils, (Libération du 31 mai), paru en mars dernier, a été beaucoup lu. Son éditeur Stocks annonce 12 000 exemplaires vendus. Les salariés du Monde ont dû le lire avec attention, même si l'ouvrage n'a pas été chroniqué dans leurs colonnes. Dans leur motion de ­défiance vis-à-vis de l'ex-président du conseil de surveillance, ils reprennent la thèse de Mauduit : à savoir que les activités de conseil d'Alain Minc «interfèrent avec la vie du groupe» le Monde.

Camps. Et il ne s'agit pas d'une critique accessoire. Minc, c'est le mélange des genres par excellence. Depuis les années 80, cet homme, âgé aujourd'hui de 58 ans, a réussi à se créer une place à l'intersection de deux mondes : les médias et les affaires. D'un côté, il s'est servi de sa proximité avec le Monde, le journal de référence, pour convaincre le