Jean-Michel Dumay, 45 ans, a été réélu récemment à la présidence de la Société des rédacteurs du Monde (SRM). Ancien grand reporter, désormais chroniqueur du quotidien, il s'est d'abord opposé à la coûteuse stratégie d'acquisitions de Jean-Marie Colombani. Il estime aujourd'hui que la confiance est rompue avec Alain Minc.
Selon vous, Alain Minc n'a pas été reconduit jeudi à la présidence du conseil de surveillance du Monde. Il prétend le contraire. Que s'est-il passé ?
Le conseil de surveillance du groupe le Monde compte vingt membres. Alain Minc a recueilli dix voix pour, sept voix contre et trois abstentions. Les statuts prévoient qu'une décision est adoptée à la majorité des membres présents ou représentés, soit en l'occurrence onze voix. Claude Perdriel, doyen des membres, présidait la séance et a annoncé qu'Alain Minc était confirmé dans ses fonctions. Je m'y suis opposé. Devant son refus de revenir sur sa décision, les représentants des sociétés de personnels du groupe, dont la société des rédacteurs, ont décidé de quitter la séance.
Minc vous suggère de porter le différend devant un tribunal. Vous y pensez ?
C'est une possibilité. Mais c'est affligeant d'en venir là de la part d'un président de conseil de surveillance sortant, dont l'attitude, qui contribue à alimenter les atteintes à l'image d'indépendance du groupe le Monde, est par ailleurs critiquée. Dans un texte adopté en assemblée générale à l'unanimité moins trois abstentions - ce qui est un fait rare dans