«C'est la nausée. Tout le monde est écoeuré. Minc se croit tout permis. C'est le coup de trop.» Voilà le commentaire amer, vendredi, d'un élu du groupe le Monde. Un coup de force ? La veille, en effet, Alain Minc a été reconduit à la présidence du conseil de surveillance du groupe dans des conditions contestées par les actionnaires internes (Société des rédacteurs du Monde et autres sociétés de salariés du groupe). Au coeur de la dispute, une interprétation divergente des statuts du groupe, selon lesquels les décisions se prennent «à la majorité des membres présents ou représentés». Il lui fallait donc 11 voix sur 20, assure la Société des rédacteurs du Monde (SRM). Or il n'en a eu que 10 (celles des actionnaires externes, des grandes entreprises). Une majorité relative suffit, répond Minc.
Impasse. Jeudi s'était achevé sur cette impasse. Vendredi aura été au moins aussi chaud, chacun se renvoyant la responsabilité de la crise. Alain Minc attaque très fort sur Europe 1 : «Les rédacteurs, quels que soient leurs sentiments personnels, ne peuvent pas intervenir sur la nomination du président du conseil de surveillance choisi par les actionnaires.» Puis il menace de réclamer la nomination d'un administrateur judiciaire si la situation ne se règle pas d'ici à dimanche soir. En particulier si Pierre Jeantet n'est pas adoubé comme numéro 1 du Monde, ce qui n'a pas pu avoir lieu en raison du blocage au sein du conseil de surveillance d