«C'était pourtant un beau bébé», soupire un journaliste. L'équipe d'une quarantaine de personnes qui travaillait à l'accouchement depuis un an l'a mauvaise. Hier, l'éditeur allemand Axel Springer a officiellement renoncé: le Bild français ne verra pas le jour.La raison? La France, justement, et, précise l'éditeur, ses«spécificités historiques». A savoir, décrypte une porte-parole, «la question d'éventuelles grèves pouvant perturber le projet a aussi joué un rôle dans nos réflexions». Spéciale dédicace au syndicat du Livre CGT dont l'influence sur la distribution et l'impression de la presse reste majeure en France. Surtout, c'est la distribution qui a posé problème: Springer exigeait des NMPP - qui gèrent la distribution de la presse - la création de 10 000 points de vente supplémentaires d'ici son lancement fin 2007 (29 000 aujourd'hui). «Lapin». Car Springer voyait grand. Pour son Bild français (le nom est resté secret mais Springer a déposé le mot «Compact» en juin 2006). L'éditeur se déclarait prêt à investir 120 millions d'euros sur trois ans, à recruter 300 personnes et visait carrément la première place: entre 500 000 et 800 000 exemplaires par jour, quand le journal le plus vendu en France, Ouest-France, affiche 760 000 exemplaires ! Mais Springer n'est pas non plus un lapin de six semaines en matière de presse écrite. En Allemagne, Bild compte 12 millions de lecteurs quotidiens pour 3 à 4 m
Les Français ne se feront pas de «Bild»
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publié le 6 juillet 2007 à 8h42
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