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Libération

«Je sais juste que j'y vais et qu'il faudra que je mette une chemise repassée !»

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publié le 29 août 2007 à 9h23

Il a deux pays, deux nationalités, il pouvait bien avoir trois métiers. Ali Baddou est enseignant à Sciences-Po, animateur des Matins de France Culture et, à partir de lundi prochain, chroniqueur livres dans le Grand Journal de Canal +. Transbahuté du 7-9 tout en réflexion et en profondeur de la station culturelle et balancé dans la fosse aux applauses de la chaîne cryptée, au royaume de la promo et de la vitesse, au pays du mélange des genres. On se gratte la tête. Lui pas : «Il y a un vrai fil rouge. J'ai choisi l'enseignement pour donner des clés de lecture pour comprendre le monde dans lequel on vit. La radio, la télé, c'est un bon endroit pour faire de la pédagogie. Le côté divertissement du Grand Journal, c'est aussi le moyen de faire passer un message.» On se regratte la tête. Lui aussi un peu quand même : «J'ai beaucoup hésité avant de dire oui. Je me demande comment ça va se passer. Surtout pour des questions d'organisation : je me lève à 4 h 30 tous les matins, je prépare la matinale, et je continue à enseigner à Sciences-Po.»

«Transit». L'histoire d'Ali Baddou, c'est celle de la possibilité d'un ailleurs. Il naît il y a trente-trois ans à Paris de parents marocains, son père est diplomate et il passe son enfance entre le Maroc, les Etats-Unis, et la France où il fait «l'essentiel de [sa] vie scolaire.» Le Maroc ? «Mon histoire et ma géographie» La France ? «J'étais tout le temps ici en transit, c'était asse