Ce jour-là, dans la classe de CE1, on étudie le respect de l'autre. «Est-ce que quelqu'un s'est déjà moqué de vous ?, demande le maître. Si oui, avez-vous des exemples ?» Plusieurs mains se lèvent. «Comme je travaille pas très bien, mon frère dit toujours que je suis le dernier de la classe», dit un élève. Un autre : «Areski s'est moqué de Kenza parce qu'elle est à moitié marocaine.»«Et Areski, de quel pays il vient ?», demande le maître. «D'Algérie m'sieur.» L'enseignant se tait, il ne fait jamais de commentaire, laisse les enfants conclure d'eux-mêmes.
Dans cette école parisienne relevant de l'éducation prioritaire, une vingtaine de nationalités se côtoient. En début d'année, l'instituteur a interrogé les enfants sur les pays d'où ils viennent : Haïti, Turquie, Espagne, Albanie, etc. Entre les heures de cours, il leur inculque les valeurs de l'école laïque et républicaine : le respect des autres et des différences, l'importance d'avoir des règles pour vivre ensemble. «Pourquoi est-ce mal de se moquer des autres ?», interroge-t-il. «Parce que ça fait mal à l'intérieur de soi et que l'on peut finir par le croire», dit Kenza.
A l'heure où l'on critique l'école de tous côtés - l'orthographe en déroute, les violences au collège et maintenant les insuffisances du primaire -, le documentaire de Sophie Lechevalier et Thierry Neuville est un rare moment d'optimisme. Les élèves de 7 ans ne se ba