Menu
Libération

Dans l'île aux enfants, c'est pas tous les jours le printemps

Article réservé aux abonnés
publié le 5 septembre 2007 à 9h30

Washington

de notre correspondant

Dans le monde surréaliste de la télé-réalité, on n'avait pas encore essayé ça. La chaîne américaine CBS doit diffuser le 19 septembre le premier épisode de Kid Nation , soit 40 enfants livrés à eux-mêmes dans une ville-fantôme du Nouveau-Mexique, la bien nommée Bonanza («le filon»). A en juger par la bande-annonce, les enfants, du pitchoun de 8 ans à l'ado de 15 ans, ont été choisis pour leur physique. Leur mission : «bâtir une société sans adultes», façon Sa Majesté des mouches .

Castes. Ils doivent s'acquitter des tâches les plus ingrates (tirer l'eau du puits, nettoyer les fosses d'aisance, etc.). Mais les corvées ne sont pas également réparties. Les enfants sont divisés en quatre classes sociales, comme les castes hindoues : travailleurs, cuisiniers, commerçants, haute société. Des épreuves permettent de changer de statut social. Les mômes de cette Kid Nation élisent leurs représentants à bulletin secret, et votent parfois à main levée. Ce savant mélange de «démocratie» et de division inégalitaire du travail nourrit l'effet ­dramatique que CBS entend entrecouper de pubs bien lucratives. A la fin de chaque épisode, le conseil de la Kid Nation vote pour désigner le gagnant d'un prix : une étoile en or d'une valeur de 20 000 dollars (environ 14 800 euros). «Ça va payer une bonne partie de tes études», explique un adulte (car il y en a malgré tout) à un groupe de