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Libération
Critique

Sabine, née sous le signe des maux

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publié le 14 septembre 2007 à 9h38

Ce soir, à l'heure où Mia Frye introduira sur M6 les nouvelles Popstars, probablement aussi pop les unes que les autres, l'immense Sandrine Bonnaire vous présentera à la fois son premier film en tant que cinéaste (il fut même sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et devrait aussi trouver une sortie salle) et sa soeur : Elle s'appelle Sabine. Elle s'appelle Sabine et elle est autiste.

Sauvage. Il y a des présentations qui, une fois faites, s'impriment en vous à jamais. Il y a de fortes chances que Sabine ne nous quitte plus. Comme, avant elle, l'Yves du Moindre geste, le film fou de Fernand Deligny, comme chaque fois qu'un corps et une parole incontrôlés prennent la place du bavardage culturel auquel on nous habitue.

Scandale dans le poste : Sabine ne cherche même pas à nous séduire. Sabine bave, Sabine dort, Sabine cogne, Sabine pose 100 fois la même question, Sabine était d'une beauté sidérante, une enfant sauvage. Après cinq ans dans un hôpital psychiatrique, Sabine est méconnaissable : il n'y a plus que la maladie qui ressort d'elle, la maladie qu'une médication lourde, de celle que l'on hésiterait à administrer à un éléphant si on voulait l'abattre, n'a pas soignée (elle n'était même pas diagnostiquée), mais au contraire a laissé prendre le dessus sur la vie.

Sabine a un an de moins que Sandrine. Elles se ressemblaient comme seules deux soeurs y arrivent. Enfant, nous dit sa soeur, elle était différente. Au collège, on a voulu lui