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Libération

Body art : Le corps en suspens

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publié le 12 octobre 2007 à 11h00
(mis à jour le 12 octobre 2007 à 11h08)

Lukas Zpira décolle, corps tatoué, percé, et front hérissé d'implants, vêtu d'une cape en cuir à la Matrix, suspendu à plusieurs mètres du sol par quatre crochets qui transpercent son dos. Accrochée à lui, une timide demoiselle dénudée, ligotée quelques instants plus tôt par l'exquise Satomi, habile geisha initiée à l'art du kinbaku (bondage) par un maître japonais. Elle-même se pendra à sa partenaire entravée, tandis que la musique et les mots accompagnent l'envol de ces trois corps pendus à un morceau de peau. Le rituel vire à la transe surréaliste lorsque les Gnaouas de Fès, en concert l'avant veille, encerclent la scène en faisant résonner leurs percussions. Imagerie manga, superhéros mutants et rites ancestraux se téléscopent dans un moment intense et érotique qui a subjugué le public lui-même très agréablement mélangé du Souterrain Porte IV .

Freaks, mutants, adeptes des modifications corporelles, parias de la culture institutionelle, trapézistes, comédiens, danseurs, musiciens, s'étaient retrouvés pour une semaine de performances radicales au T.O.T.E.M , friche industrielle au décor cyberpunk à Maxéville près de Nancy, à l'occasion du festival international du body art qui s'est achevé dimanche. Cette édition ambitieuse et décloisonnée avait pour thème le monstre. « C'est une biennale autour du corps et de ses limi